vendredi 28 mars 2008

Rosso : Le calavaire des rapatriés

Pour la dernière vague des rapatriés (revenue les 13 et 18 mars) le retour au pays tourne au calvaire. En effet ce groupe fait face à d’énormes difficultés entre autres les plus élémentaires manger et boire.
On avait pensé qu’avec la première vague la machine du HCR serait rodée et ceux qui viendront après ne vont pas pâtir de la lourdeur du mécanisme.
Hélas ! C’est tout le contraire qui s’est passé. Passés les moments d’accueil, tout le reste fut un véritable parcours du combattant. Parmi ceux qui sont venus le 13 il a fallu attendre le 15 pour avoir droit à l’eau potable. Ceux revenus le 18 mars ont eu a attendre jusqu’au 19 vers 21 heures pour avoir de quoi manger.
Sur tous les sites visités la complainte est la même, les revenants se sentent abandonnés et livrés à eux-mêmes ce que résumera en ces mots Hamadi Bah : « pourquoi nous faire venir pour nous faire souffrir, nous ne sommes pas revenus pour recommencer encore le même cycle de souffrance, nous ne voulons pas être des éternels assistés mais demandons que le minimum vital nous soit fourni ; où alors laissez nous faire le chemin inverse » enchaînera t il furieux. Au site Rosso (sis entre la ville et le village de Tounguène) les conditions sont encore plus dramatiques. Installés sur un terrain dégagé il a fallu l’intervention des autorités pour que les latrines soient installées. Le package d’aide au retour offert par l’ALPD leur a été remis mais le kit hygiénique pour les femmes, elles n’en ont eu que cinq alors qu’elles sont neuf.
Par ailleurs cette zone étant un peu excentrée la sécurité, la scolarisation des enfants et la cuisine constituent le souci majeur des rapatriés.
En outre le package offert par le HCR à la place du fourneau, une bonbonne de gaz a été donnée ce qui n’est pas du goût des bénéficiaires qui se demandent à quoi leur servirait une bonbonne de gaz alors qu’ils n’ont pas de quoi acheter du poisson ou la viande pour préparer leurs repas.
En effet le montant dont a bénéficié le premier groupe n’a pas été donné aux derniers venus.
Quelque part le mécanisme s’est grippé ; ou les choses ont été faites avec improvisation, car on ne peut justifier ces disfonctionnements autant chez le HCR que le PAM. Quant à l’ANAIR elle brille par son absence, si pour la première vague elle pouvait justifier son absence quelle n’existait que sur papier aujourd’hui tel n’est pas le cas et elle se devait d’être à la pointe du combat. Seules les autorités administratives ont réussi a tirer leur épingle du jeu ; les revenants dans leur écrasante majorité saluent le dynamisme du wali Abdallahi Ould Mohamed Mahmoud et du hakem, Sidi Sow.
Par ailleurs ce qui est frappant ce qu’aucun élan de solidarité ne s’est manifesté ni au niveau local ou national, or on a vu des mobilisations monstres pour des causes mêmes si elles sont nobles nous interpellent moins directement que nos compatriotes revenus et qui sont dans un dénuement total ; alors que faisons-nous de notre hospitalité légendaire, avons-nous relégué aux oubliettes le devoir de partager et d’aider notre prochain que nous dicte notre religion .La réconciliation nationale se construit sur ses gestes si minimes soient ils mais qui vont droit au cœur. Lors de notre visite sur l’un des sites une femme nous a interpellé en ces termes : « vous auriez pu nous apporter quelque chose et quant nous lui répondons nous sommes journalistes elles nous demande si nous sommes mauritaniens et lorsque nous avons répondu par l’affirmative ; elle dit vous devriez le faire car nous sommes tous frères et sœurs ».

NDIAYE

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