jeudi 21 février 2008

visite des sites d'accueil des déportés de retour de l'Ufp : le constat

Le 07 février 2008, la mission a visité les trois sites d’accueil des déportés arrivés depuis le 29 janvier 2008 en Mauritanie.1. Premier site : Médina Salam
Le village de Médina Salam est situé à 35 km de Rosso sur la route de Boghé. Il est peuplé par plus de 250 personnes toutes d’origine wolof, possède deux classes pour la scolarisation de ses enfants et une case de santé sans infirmier. La mission y est arrivée le même jour à 19H et fût accueillie par le chef de village Mr Yacoub Diop, ex capitaine de l’armée mauritanienne déporté en 1989 et rentré dans la vague des retours de 1994-1998.Les six (6) familles de retour dans cette localité ont été logées par le HCR sous neuf bâches en plastique de 5m X 2.5m. Il ne nous a pas été signalé une occupation illégale de domicile des personnes ayant été déportées.
Les familles ont reçu à leur arrivée une ration et une dotation distribuées par le PAM et le HCR :
24 500 UM par famille en espèces pour 7 jours (HCR)
175 kg de riz par famille pour 45 jours
40 kg de haricots par famille pour 45 jours
9 litres d’huile par famille pour 45 jours
18 kg de mais par famille pour 45 jours
1.8 kg de sel par famille pour 45 jours
Les matelas n’ont pas été livrés aux compatriotes de retour malgré la promesse du HCR.
La situation des terres cultivables se résume comme suit :
le village possédait quatre (4) périmètres irrigués dont deux (2) ont été restitués lors du premier retour des déportés en 1994-1998. Reste à ce jour deux (2) autres périmètres de 25 ha et 60 ha non encore restitués. Ces derniers ne sont pas occupés par des moussafarines mais par des notables de la région ou des hommes d’affaires nationaux venus d’ailleurs
Le village possédait quatre cent (400) ha dans le Walo. A ce jour, pas un mètre carré n’a été restitué. Tout comme pour les périmètres irrigués non restitués, les terres du Walo sont occupées par des hommes d’affaires et des notables venus d’ailleurs dont un européen qui s’est approprié leur jardin fruitier
Les compatriotes revenus sont des hommes actifs et ils passent actuellement le plus clair de leur temps à tourner en rond. Ils commencent à se plaindre des conditions d’existence actuelles et ne croient pas recouvrer leurs droits rapidement tel que promis par les autorités au moment des négociations pour leur retour rapide.
Par ailleurs, le chef de village nous a déclaré qu’il reste environ quarante (40) familles du village soit 240 personnes en attente dans les camps de réfugiés. Ces personnes attendent de voir les conditions de réinsertion de la première vague pour s’engager dans le retour au pays.
Enfin, le village se plaint de l’absence d’appui des autorités pour la réparation du forage en panne depuis plus de deux ans (promesse du HCR), la construction de deux autres classes compte tenu de l’augmentation des élèves à scolariser, le renforcement du poste de santé et l’affectation d’un infirmier pour son fonctionnement.
Il faut souligner que l’ensemble des compatriotes concernés par ce retour a d’abord été recensé dès leur arrivée en vue de l’attribution de leurs pièces d’état civil.
2. Deuxième site : Rosso
Cinq (5) familles ont été réinsérées dans la ville de Rosso. Ces familles ont reçu la même dotation en espèces (24 500 UM par famille) du HCR et la même ration de 45 jours du PAM que leurs compatriotes de Médina Salam. Leur implantation dans une grande ville ayant des infrastructures de base (eau, électricité, hôpital, écoles) leur permettra de bénéficier de ces commodités absentes dans le milieu rural.
Le Hakem de Rosso a programmé à leur profit une distribution de terrain sans préjudice de leurs droits de propriété sur des immeubles occupés par d’autres. Ces familles sont en contact avec le Hakem de Rosso qui est disponible et à leur écoute mais n’a rien d’autre à leur offrir. Il les renvoie à la nouvelle agence d’appui en charge de la réinsertion des déportés de retour au pays.
3. Troisième site : PK 06
La localité de Baktt située au PK06 a retrouvé sept (7) de ses familles en exil depuis 1989. Ces familles ont été installées par le HCR dans quatorze (14) bâches de 5m X 2.5m. Ces bâches sont inutilisables entre 11H et 16H à cause de la chaleur. Il n’y a pas de toilettes aménagées et seul existe un robinet tiré à partir de la canalisation de la SNDE passant non loin du site. De même, il n’y a ni poste de santé, ni classe et ni branchement électrique. Ces familles ont reçu la même dotation du HCR et du PAM que les autres familles de déportés revenus en même temps .
Concernant la situation des terres, les familles cultivaient avant leur déportation des parcelles dans le périmètre irrigué de Rosso. Le Hakem de Rosso déclare avoir effectué les formalités de rétrocession auprès de la direction de la plaine pour que les bénéficiaires retrouvent rapidement leurs droits.
Les responsables de la localité, nous ont signalé la visite du fils du président Sidi O. Cheikh Abdallah qui a constaté les conditions médiocres d’accueil des compatriotes de retour et a promis d’aider à y remédier. A ce jour, aucune suite à sa visite n’a été signalée.
Il reste environ dix (10) familles originaires de cette localité qui sont restées en attente dans les camps de réfugiés au Sénégal pour s’assurer de la bonne réinsertion de leurs concitoyens.Nos observations
l’accueil des déportés le 29 janvier 2008 a été fait dans la plus grande précipitation. L’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (ANAIR) n’a pas encore fini de s’organiser, la commission nationale d’identification ainsi que les commissions régionales et départementales ne sont pas encore constituées et la commission nationale d’orientation et de concertation n’est pas encore été entièrement composée.
la cérémonie d’accueil n’a pas eu la dimension que l’événement requiert : le gouvernement était juste représenté par le ministre secrétaire général de la présidence et le ministre de l’intérieur. A l’exception de l’APP, aucun parti de la majorité présidentielle n’était représenté. Les partis de l’opposition démocratique AJD / MR, Hatem, RFD, l’UFP et Tewassoul étaient présents. Les deux derniers étaient représentés par une délégation de très haut niveau
la réinstallation des 18 familles compatriotes rentrées le 29 janvier 2008 s’achemine vers un échec si des mesures urgentes ne sont pas prises immédiatement. Ce constat est partagé par l’ensemble de nos compatriotes de retour. Leurs conditions matérielles de survie dans les camps de réfugiés (pour beaucoup) étaient bien meilleures que celles actuelles dans leur propre pays
convaincre les déportés encore dans les camps de réfugiés de revenir dans de telles conditions risque d’être une mission très difficile
Nos propositions :
d’informer les autorités au plus haut niveau de la dérive de l’opération de retour de nos compatriotes et des risques que cela va engendrer pour l’unité et la réconciliation nationales
que l’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés prenne sérieusement en charge ces dix huit (18) familles revenues au pays et assure pleinement leur réinsertion en abordant tous les aspects sans détours : restitution des terres cultivables, accès à l’eau potable, réhabilitation ou création de classes et de poste de santé, appui pour le réaménagement ou la construction de logement à usage d’habitation, formation professionnelle et accès à l’emploi par des recrutements ou par le montage d’activités génératrices de revenus
Nouakchott le 10 février 2008.
La commission nationale de l’UFP chargée des déportés et du passif humanitaire
visite des sites d'accueil des déportés de retour de l'Ufp : le constat
Le 07 février 2008, la mission a visité les trois sites d’accueil des déportés arrivés depuis le 29 janvier 2008 en Mauritanie.1. Premier site : Médina Salam
Le village de Médina Salam est situé à 35 km de Rosso sur la route de Boghé. Il est peuplé par plus de 250 personnes toutes d’origine wolof, possède deux classes pour la scolarisation de ses enfants et une case de santé sans infirmier. La mission y est arrivée le même jour à 19H et fût accueillie par le chef de village Mr Yacoub Diop, ex capitaine de l’armée mauritanienne déporté en 1989 et rentré dans la vague des retours de 1994-1998.Les six (6) familles de retour dans cette localité ont été logées par le HCR sous neuf bâches en plastique de 5m X 2.5m. Il ne nous a pas été signalé une occupation illégale de domicile des personnes ayant été déportées.
Les familles ont reçu à leur arrivée une ration et une dotation distribuées par le PAM et le HCR :
24 500 UM par famille en espèces pour 7 jours (HCR)
175 kg de riz par famille pour 45 jours
40 kg de haricots par famille pour 45 jours
9 litres d’huile par famille pour 45 jours
18 kg de mais par famille pour 45 jours
1.8 kg de sel par famille pour 45 jours
Les matelas n’ont pas été livrés aux compatriotes de retour malgré la promesse du HCR.
La situation des terres cultivables se résume comme suit :
le village possédait quatre (4) périmètres irrigués dont deux (2) ont été restitués lors du premier retour des déportés en 1994-1998. Reste à ce jour deux (2) autres périmètres de 25 ha et 60 ha non encore restitués. Ces derniers ne sont pas occupés par des moussafarines mais par des notables de la région ou des hommes d’affaires nationaux venus d’ailleurs
Le village possédait quatre cent (400) ha dans le Walo. A ce jour, pas un mètre carré n’a été restitué. Tout comme pour les périmètres irrigués non restitués, les terres du Walo sont occupées par des hommes d’affaires et des notables venus d’ailleurs dont un européen qui s’est approprié leur jardin fruitier
Les compatriotes revenus sont des hommes actifs et ils passent actuellement le plus clair de leur temps à tourner en rond. Ils commencent à se plaindre des conditions d’existence actuelles et ne croient pas recouvrer leurs droits rapidement tel que promis par les autorités au moment des négociations pour leur retour rapide.
Par ailleurs, le chef de village nous a déclaré qu’il reste environ quarante (40) familles du village soit 240 personnes en attente dans les camps de réfugiés. Ces personnes attendent de voir les conditions de réinsertion de la première vague pour s’engager dans le retour au pays.
Enfin, le village se plaint de l’absence d’appui des autorités pour la réparation du forage en panne depuis plus de deux ans (promesse du HCR), la construction de deux autres classes compte tenu de l’augmentation des élèves à scolariser, le renforcement du poste de santé et l’affectation d’un infirmier pour son fonctionnement.
Il faut souligner que l’ensemble des compatriotes concernés par ce retour a d’abord été recensé dès leur arrivée en vue de l’attribution de leurs pièces d’état civil.
2. Deuxième site : Rosso
Cinq (5) familles ont été réinsérées dans la ville de Rosso. Ces familles ont reçu la même dotation en espèces (24 500 UM par famille) du HCR et la même ration de 45 jours du PAM que leurs compatriotes de Médina Salam. Leur implantation dans une grande ville ayant des infrastructures de base (eau, électricité, hôpital, écoles) leur permettra de bénéficier de ces commodités absentes dans le milieu rural.
Le Hakem de Rosso a programmé à leur profit une distribution de terrain sans préjudice de leurs droits de propriété sur des immeubles occupés par d’autres. Ces familles sont en contact avec le Hakem de Rosso qui est disponible et à leur écoute mais n’a rien d’autre à leur offrir. Il les renvoie à la nouvelle agence d’appui en charge de la réinsertion des déportés de retour au pays.
3. Troisième site : PK 06
La localité de Baktt située au PK06 a retrouvé sept (7) de ses familles en exil depuis 1989. Ces familles ont été installées par le HCR dans quatorze (14) bâches de 5m X 2.5m. Ces bâches sont inutilisables entre 11H et 16H à cause de la chaleur. Il n’y a pas de toilettes aménagées et seul existe un robinet tiré à partir de la canalisation de la SNDE passant non loin du site. De même, il n’y a ni poste de santé, ni classe et ni branchement électrique. Ces familles ont reçu la même dotation du HCR et du PAM que les autres familles de déportés revenus en même temps .
Concernant la situation des terres, les familles cultivaient avant leur déportation des parcelles dans le périmètre irrigué de Rosso. Le Hakem de Rosso déclare avoir effectué les formalités de rétrocession auprès de la direction de la plaine pour que les bénéficiaires retrouvent rapidement leurs droits.
Les responsables de la localité, nous ont signalé la visite du fils du président Sidi O. Cheikh Abdallah qui a constaté les conditions médiocres d’accueil des compatriotes de retour et a promis d’aider à y remédier. A ce jour, aucune suite à sa visite n’a été signalée.
Il reste environ dix (10) familles originaires de cette localité qui sont restées en attente dans les camps de réfugiés au Sénégal pour s’assurer de la bonne réinsertion de leurs concitoyens.Nos observations
l’accueil des déportés le 29 janvier 2008 a été fait dans la plus grande précipitation. L’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (ANAIR) n’a pas encore fini de s’organiser, la commission nationale d’identification ainsi que les commissions régionales et départementales ne sont pas encore constituées et la commission nationale d’orientation et de concertation n’est pas encore été entièrement composée.
la cérémonie d’accueil n’a pas eu la dimension que l’événement requiert : le gouvernement était juste représenté par le ministre secrétaire général de la présidence et le ministre de l’intérieur. A l’exception de l’APP, aucun parti de la majorité présidentielle n’était représenté. Les partis de l’opposition démocratique AJD / MR, Hatem, RFD, l’UFP et Tewassoul étaient présents. Les deux derniers étaient représentés par une délégation de très haut niveau
la réinstallation des 18 familles compatriotes rentrées le 29 janvier 2008 s’achemine vers un échec si des mesures urgentes ne sont pas prises immédiatement. Ce constat est partagé par l’ensemble de nos compatriotes de retour. Leurs conditions matérielles de survie dans les camps de réfugiés (pour beaucoup) étaient bien meilleures que celles actuelles dans leur propre pays
convaincre les déportés encore dans les camps de réfugiés de revenir dans de telles conditions risque d’être une mission très difficile
Nos propositions :
d’informer les autorités au plus haut niveau de la dérive de l’opération de retour de nos compatriotes et des risques que cela va engendrer pour l’unité et la réconciliation nationales
que l’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés prenne sérieusement en charge ces dix huit (18) familles revenues au pays et assure pleinement leur réinsertion en abordant tous les aspects sans détours : restitution des terres cultivables, accès à l’eau potable, réhabilitation ou création de classes et de poste de santé, appui pour le réaménagement ou la construction de logement à usage d’habitation, formation professionnelle et accès à l’emploi par des recrutements ou par le montage d’activités génératrices de revenus
Nouakchott le 10 février 2008.
La commission nationale de l’UFP chargée des déportés et du passif humanitaire

Aucun commentaire:

sommes nous des damnés?

De Taya et sa bande on avait cru en être débarrassé avec l'élection de SIDIOCA. Pour ceux qui y crurent dur fut la chute, car il ne fall...